10. l'Escaut et la Lys
L'Escaut (canalisé) à grand gabarit
2 juillet
Navigation un peu plus rapide par grosse chaleur. Aux abords d'une écluse, nous faisons une rencontre sympathique.
Halte à Estrun au milieu de nulle part. Surprise ! une épicerie-boulangerie itinérante s'arrête. Jeff profite de compléter les réserves.
Comme le quai est suffisamment bas et que le temps est clément, il est temps « d'effacer » les quelques grosses raies faites dans des écluses et au souterrain de Riqueval !
3 juillet
Aucun doute, nous sommes bien sur des voies à grand gabarit (écluse de 145 x 12 m. rien que pour nous !).
Le type de chargement change selon le gabarit. Ici, on charge jusqu'à 16 containers par péniche …. Impressionnant.
Nous sommes à Valenciennes, ville moderne pratiquement entièrement reconstruite après la guerre. Il y subsiste néanmoins une seule façade de l'ancien hôtel de ville.
On peut effectivement affirmer que le poste de directeur d'école est un poste élevé ! !
La ville est sillonnée par de superbes trams silencieux et en site propre.
4 juillet
Nous allons visiter à vélo une exposition d'œuvres éphémères dans le grand parc des marais de l'Epaix intitulée « Eclat de Vert », et basée sur une reflexion concernant le développement durable.
On vous laisse cogiter ……. !
« Nature sous rayon X ». L'artiste a posé dans le paysage des loupes radiographiques (faites en peinture blanche arboricole) pour nous alerter sur l'urgence d'une intervention.
« Perspective »
« Api End » squelette d'abeille géante symbolisant le danger de perte de l'équilibre des écosystèmes.
Après cette matinée de nourriture intellectuelle, il est temps de passer à celle de l'estomac ! (une chinoiserie a fort bien fait l'affaire !).
Pendant que Jeff écrit à l'ordinateur les textes du jour, un conducteur de bateau un peu éméché (il est 18h, il fait 29°) se loupe et nous rentre dedans. Un bruit effrayant… voyez le résultat :
Soirée sympathique : concert de jazz manouche à 100 m. du bateau !
5 juillet
Départ, direction Belgique. L'Escaut est très large. On y voit même des sapins !
Arrivée à l'écluse belge de Péronnes. Ici, ce ne sont plus 2 portes qui s'ouvrent horizontalement, mais une porte-guillotine. Vive la douche au passage !
Jeff va au bureau de l'éclusier remplir les formalités d'entrée sur les canaux belges. On ne paie rien, mais on nous attribue un numéro d'immatriculation valable seulement en Wallonie. Au rythme du fonctionnaire qui cherche les lettres sur son clavier, il y en a pour 20 minutes… Il faut dire que c'est Monsieur le Préposé de la Direction de la Navigation de la Direction Générale des Voies Hydrauliques (comme annoncé sur les papiers reçus). L'éclusier nous précise que dans 3 écluses on passe la frontière (dixit) et que l'on recommencera les mêmes formalités pour la Flandre.
On pensait avoir vu de grandes péniches sur la Seine ….ici elles sont encore plus grandes (100 x 9.5 pour plus de 2'000 tonnes de charge utile – imaginez 7 grandes péniches de la Sagrave dans une seule ! !). Quand on les croise à 12 km/h sur un canal de 30m. de large, on a intérêt à viser juste.
Pas de doute, nous sommes au plat pays… même les cormorans sont spectateurs.
6 juillet
En route, nous passons par Tournai qui a l'air d'une jolie ville, malheureusement pas d'arrêt possible le long d'immenses murs de chaque côté de l'Escaut.
Nous arrivons à l'écluse de Bossuit… et l'on recommence les formalités avec un nouveau fonctionnaire… flamand cette fois. (On doit s'annoncer par radio (mariphone) pour demander le passage aux écluses et ici, quand l'éclusier nous parle dans sa langue, c'est un peu difficile à comprendre !!) Heureusement, il sait +/- le français !
Ici, on paie le droit de passage aux écluses et l'on colle une belle vignette sur la fenêtre.
7 juillet
Sur le canal de liaison entre l'Escaut et la Lys, nous passons 2 énormes écluses de 115m X 12,5m. Au mariphone, Jeff s'annonce : « Ik ben zwitserse, mijn schip is ARCAS , ik ben afvarend, ik wil over sluis haven in ». On ne sait pas si l'éclusier a tout compris, mais le feu est devenu vert ! !
Surprise ! Au bout du canal, à l'embouchure de la Lys, nous passons 3 écluses de 38m X 5m manuelles débouchant sur un bief très étroit et sauvage !
Escale à Kortrijk (Courtrai en français) dans un bras de la Lys. Accueil super.
Visite de la ville en commençant évidemment par une bonne bière en consultant le guide local.
Architecture typique flamande de cette jolie ville de 75000 habitants.
Visite de l'église de Saint-Martin du XIIe siècle.
L'intérieur est décoré de peintures remarquables, dont les voûtes, ainsi que des tableaux de l'école de Rubens.
8 juillet
Poursuite de la visite de Kortrijk en passant devant les tours Broel (anciennes fortifications) datant de 1385.
L' Hôtel de ville en gothique tardif…
… et sa salle des mariages.
Nous découvrons le béguinage (patrimoine mondial de l'UNESCO) datant de 1382 et magnifiquement conservé.
9 juillet
La Lys est une jolie rivière canalisée et large pour gros gabarits.
On y croise des oies bernaches qui apprécient modérément les vagues d'Arcas à pleine vitesse (13km/h).
Nous faisons escale à Deinze, petite ville. Le port est au centre d'un magnifique parc naturel et de loisirs de 40 ha.
Martine prend sa revanche au mini-golf où la forme d'un obstacle nous rappelle la Suisse !
De drôles de statues trônent entre des parcs aux biches et postes de piste Vita.
Le soir, Jeff démonte la VHF qui ne répond plus… or, elle est indispensable et obligatoire pour demander l'ouverture de chaque écluse et chaque pont. Elle a mal supporté l'orage d'avant-hier et Jeff essaie de sécher les pièces. On verra si la nuit sera réparatrice !
Suite au chapitre 11 : les canaux belges
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